Les aventures spatiales de Calasemin – Épisode 1 : Et m…

Published: Category:Star CitizenWritten by: Calasemin

Les aventures spatiales de Calasemin

Épisode 1 : Et m…

Cette aventure est romancée, et n’engage en rien le jeu final que sera Star Citizen.

Toute référence à d’autres univers, ou des personnages ayant réellement existé, est voulue si elle est respectueuse.

Les liens envoient, sauf contre-indication, vers un wiki en français, afin que les néophytes et les anglophobes puissent comprendre de quoi l’on parle.

Les images sont des captures d’écran du jeu actuel, d’anciennes versions, ou des concepts officiels des développeurs et artistes de Star Citizen.

 

N’hésitez pas à laisser commentaires, retours, ou suggestions, je suis toujours preneur.

Dans mes histoires, Aurore est la fiancée de Calasemin, qui sont tous deux des êtres s’incarnant en différents mondes, décorrélés du temps et de l’espace. Il arrive donc qu’ils se perdent de vue.

Aurore est biologiste, avec des connaissances de chirurgie et en pharmacologie. C’est quelqu’un avec un profond respect de la vie sous la plupart de ses formes. Elle sait cependant que certaines situations exigent de tuer, ce qui fait partie des aléas de la vie.

Et puisque l’on m’a déjà posé la question, non, Aurore est un personnage purement fictif.

Calasemin est, comme le titre l’indique, le héros de cette histoire.

Ce n’est pas quelqu’un de belliqueux, malgré son passé militaire. Il serait même plutôt pacifiste, évitant le conflit si c’est possible.

Le personnage de Calasemin est, dans son monde natal, un Tempestaire : un magicien maîtrisant la foudre, l’air et la glace. Son totem est le hibou, symbole de tempête pour son peuple.

Dans Star Citizen, Calasemin est un expert en hacking, et en explosif. C’est de par sa formation de commando au sein de l’UEE (l’armée humaine) qu’il a acquis ses compétences.

Marquage horaire : 29^70028^70027^70026^70025^70024^700 secondes avant incident

Il allait leur montrer à tous ces imbéciles, qu’il était le meilleur ! Il s’était extirpé des bas-quartiers ! Il avait réussi à intégrer l’élite de la société. Il ne voyait pas pourquoi tout continuerait à lamentablement capoter toute sa vie.

C’est avec un immense sourire qu’il appuya nerveusement  sur la gâchette commandant le tir.

Cuver ou piloter, faut pas cumuler !

Ministère de la santé
Marquage horaire : 7 jours, 6 heures et 19^10006 heures et 13^10006 heures et 5^10005 heures et 56^10005 heures et 50^10005 heures et 47^10005 heures et 42^1000 minutes avant incident

Johan n’en pouvait plus. Encore un échec de plus à ajouter à sa longue liste. Il n’avait pas commencé si mal pourtant, né dans un quartier populaire sur une planète minière, célèbre pour sa production de composants pour vaisseaux interstellaires.

Mais les ressources avaient été épuisées : les industriels partis pour des horizons plus rentables n’avaient pas pris dans leur bagages une population endettée et désormais sans travail.

Son père s’était mis à boire, et n’était jamais revenu. Disparu, probablement écrasé contre un astéroïde à cause de ses réflexes inhibés.

Sa mère ne s’en était jamais remise, et son commerce de pièces détachées non plus, vivotant plus qu’autre chose. Au moins il ne perdait pas (ou peu) d’argent.

Il n’avait jamais brillé dans un seul domaine, mais avait réussi à rentrer malgré tout dans une école militaire d’officier. Quota oblige.

Il se voyait déjà, aux commandes d’un Bengal, assailli de tout coté, ses ennemis explosant, créant des chapelets de petites explosions dans le vide intersidéral.

Jaloux de ses succès militaires, de nombreux ennemis politiques essaieront de lui mettre des bâtons dans les roues. Mais il s’en sortirait toujours, et finirait par devenir Sénateur, puis Imperator, sous les regards dégoûtés de ses anciens collègues, sous les regards envieux de ses concubines, sous les regards respectueux de tous ceux qui reconnaitront sa vraie valeur, sous les regards haineux de ses détracteurs rongés par la jalousie …

Expulsé de l’école d’officier au bout de deux ans, pour manque d’aptitudes et tendances paranoïaques. On lui accorda  cependant une seconde chance exceptionnelle en l’acceptant dans une école de pilotes.

Tant pis, il gravira les échelons à partir du plus bas, cela ne changera rien. Tous ces gens haineux finiront par comprendre en explosant sous les brulures de ses lasers. Un jour, n’écoutant que son courage, il sauvera un convoi de la main des Vanduul, pendant que ses « collègues », figés par la terreur, claqueront des dents et des genoux. Il libérera la fille de l’Imperator, qui tombera sous son charme héroïque.

Alors il deviendra quelqu’un d’influent, puis Imperator. La juste place pour un homme juste comme lui. Si magnifique. Si humble.

Échec, et expulsion de l’école des pilotes, au bout de deux premières années pour manque de « self-control ».

Il avait rassemblé toutes ses économies, fait des travaux dégradants, des arnaques de bas-étage, et revendu ce qui restait du commerce de sa mère.

Connaisseurs des casses de vaisseaux intersidéraux (héritage familial oblige), il avait réussi à trouver une affaire en or dans les bas-fonds de la ville : Un Constellation Taurus à l’âge … respectable. En négociant durement il avait réussi à obtenir un rabais pour une version sans aucune option.

Volés dans la réserve de l’école de pilotage, deux simples canons lasers, installés sur l’unique tourelle,  constitueraient le seul équipement offensif du vaisseau. Les boucliers étaient plus décoratifs que vraiment efficaces, et la rouille semblait avoir pris le dessus sur la peinture. Il fonctionnait, volait et ne fuyait pas, mais n’importe quel amateur pouvait comprendre que même un ferrailleur n’en voudrait pas.

Mais sans licence, sans une seule autorisation, comment trouver un équipage et un travail ? Qu’importe, il y aurait toujours des personnes prêtes à tout pour se faire un peu d’argent. Faire la tournée des bouges et autres coins malfamés allait s’avérer nécessaire.

Et un Constellation Taurus, un ! Presque neuf. Presque.

Ferrailleur
Marquage horaire : 16^70015^70014^70013^700 minutes avant incident

« Toujours pas de signaux radio ? »

« Pas un seul. Ni d’identification, ni de transmissions vocales. Pas de signaux de détresse non plus »

« Pourtant il semble y avoir de l’activité. Continue de scanner, j’enfile ma combinaison.»

Dégage, nabot !

Anonyme
Marquage horaire : 6 jours, 2 heures et 19^10002 heures et 13^10002 heures et 5^10001 heure et 56^10001 heure et 50^10001 heure et 47^10001 heure et 42^1000 minutes avant incident

Ne jamais sous-estimer la lie d’une société. Il avait réussi à recruter deux personnes et obtenu du travail d’un marchand. Plutôt étrange : un transport de cargaison « qui ne sera jamais vérifiée par la douane », mal payé, et sans assurance mais apparemment parfaitement légal. Pourquoi personne n’avait accepté une telle opportunité à part lui ? Le Destin, las de lui jouer des tours, serait-il enfin de son côté ? Sa gloire ne saurait tarder une fois quelques sous dans sa poche !

La pilote se prénommait Vasteen. Très jeune, elle avait appris à piloter auprès de ses parents qui possédaient également un Constellation (Chance !). Pas de brevet, plus de parents, et une grosse dette à fuir. Elle avait la désagréable habitude de rire nerveusement quand elle ne comprenait pas quelque chose, et ce après plusieurs secondes, puis de rigoler à nouveau quelques instants plus tard quand elle finissait par déchiffrer et / ou comprendre, ce qui lui donnait un air très niais. Ajouté à son très jeune âge, c’était un miracle que personne n’est encore (trop) abusé d’elle.

L’opérateur radio s’appelait George. Il avait servi pendant la dernière grande guerre selon lui. Cela était partiellement vrai : il était opérateur radio dans un Orion militaire, chargé d’apporter ressources pour les réparations de vaisseaux endommagés par les combats.

Il avait été viré pour avoir tué un de ses camarades lors d’un incident de « je-tire-sur-la-canette-posée-sur-la-tête-de-mon collègue-après-une-dizaine-de-bière », jeu apparemment courant dans l’équipage à l’époque.  Ne pouvant faire la fine bouche, il l’engagea de suite, en notant mentalement de ne pas lui confier d’arme. Que de toute façon il n’avait pas pour l’instant.

Johan voulait une dernière personne dans son équipage, avec des compétences de navigation si possibles. Mais aucune navigateur, ou navigatrice ne voulait prendre un travail auprès d’un parfait inconnu, dans un vaisseau parfaitement connu (pour sa vétusté).

Son manque de réputation, ajouté au fait qu’il avait l’air de tenter de recruter n’importe qui, n’allait sûrement pas lui permettre d’avoir une personne avec des compétences extraordinaires. Mais impossible de trouver qui que ce soit. Il allait probablement devoir se passer d’un quatrième membre d’équipage. Trois personnes suffisaient pour un Constellation, mais c’était plutôt limite.

Cling Cling

Un verre
Marquage horaire : 13^70012^70011^70010^700 minutes avant incident

« Bon vu que l’on a toujours rien, je prends le Dragonfly et je vais faire une reconnaissance pour voir s’il y a un quelconque problème. Prenez vos postes de combat, ça sent l’embrouille.»

« Je garde la couverture radar et je continue les essais au cas où. Sois prudent, Calasemin. »

« Continue à m’envoyer des informations si tu peux, mais je vais utiliser au maximum l’ombre radar et tenter de voir si on a des gens embusqués. Mais honnêtement j’en doute, utiliser un Taurus comme appât c’est plutôt bancal, même pour des pirates. »

Si ça vient du Sylvanus, c’est du bio(ponique)

Pubilicité
Marquage horaire : 4 jours, 2 heures et 19^10002 heures et 13^10002 heures et 5^10001 heure et 56^10001 heure et 50^10001 heure et 47^10001 heure et 42^1000 minutes avant incident

Johan relisait pour la troisième fois le manifeste de la cargaison. Il n’avait donc pas la berlue. Il comprenait pourquoi ce boulot était peu payé et peu recherché. Enfin, on ne commence pas directement les missions les plus glorieuses (même s’il pensait sérieusement le contraire, pour son cas du moins).

Le commanditaire commença à faire une moue gênée. Il voulait rajouter une condition à la livraison : il fallait également emmener une personne supplémentaire, une jeune femme du nom d’Aurore, qui allait travailler en tant que biologiste sur l’Endeavor Sylvanus, chargé de réceptionner la livraison.

Johan demanda si la personne avait des capacités en navigation. La réponse positive l’enchanta : la première bonne nouvelle qu’il avait eu depuis longtemps !

Il commença un rêve de éveillé de gloire et de renommée où s’enchevêtraient statues à son effigie et concubines à moitié nues. Il partit en se retournant d’un coup, sans dire un mot, regardant l’horizon.

Le gestionnaire se demanda bien comment des gens pouvaient encore accepter des courses telles que celle-ci des rêves plein la tête.

Marquage horaire : 9^7008^7006^7005^700 minutes avant incident

Johan ne savait pas ce qui l’agaçait le plus : les odeurs de la cargaison ; malgré le sas fermé celles-ci s’infiltraient par les aérations ; ou les bruits d’alarmes du cockpit, dues à l’incompétence de son équipage.

Il tournait en rond, tel un félin en cage, dont il avait même les feulements de frustration. Seules ses bottes magnétiques l’attachaient au sol du vaisseau. « Calme-toi Johan, calme-toi. Tu as fait ton premier pas vers ta gloire méritée, ton heure viendra. L’heure où tu rencontreras la fille de l’empereur, tu la sauveras et tu l’épouseras. L’heure où tu plieras les Vanduul  en les fracassant de ton poing d’acier. L’heure où tu découvriras le secret de l’immortalité. Et du fromage en spray (NDA : lien commercial) (non mais c’est vrai, pourquoi les gens en achètent alors que tout le monde est d’accord pour dire que c’est infâme ?) L’heure où … »

Les cris stridents de la sonnette d’alarme cessèrent enfin. Ainsi que l’éclairage. Tout revint au bout de quelques secondes, avec la gravité artificielle. Ouvrant la porte pressurisée, il entra dans le cockpit, bien décidé à savoir ce qu’il s’était passé.

Mais avant même qu’il puisse commencer à parler, la biologiste, assise sur l’un des postes de copilote parla d’une voix calme et posée :

« Nous avons redémarré le système, car les alarmes auraient dû partir d’elles-mêmes. On reprend la procédure de redémarrage depuis le début afin de voir si l’on peut repartir. Mais à priori rien ne nous en empêche. A priori.»

Hérésie détectée. Purge hautement recommandée.

Inquisiteur

Les premiers Constellations de RSI, ça c’était bien ! Mais moche.

Vétéran

Elle se tourna vers la pilote, qui chantonnait pour éviter de montrer son stress. Ce qui n’était par ailleurs ni très convaincant, ni efficace.

Elle ne se souvenait des procédures de pilotage que par ses souvenirs d’enfance, et elle n’était jamais sûre d’elle. Elle appuyait sur les commandes comme si elle effectuait un rituel dont les étapes arrivaient à son esprit une par une. Chacune de ses étapes s’accompagnaient d’un délai de réflexion mentale, nécessaire afin de dissiper tout doute.

« Enfin ce n’est pas la pire » pensait la biologiste. L’opérateur en tenait également une sacrée couche. Il ne possédait que deux états : en train de boire, ou en coma éthylique. Doté du formidable atout de pouvoir éliminer sa gueule de bois avec de l’alcool, il en usait et abusait. Elle le soupçonnait de couper les alarmes du vaisseau afin de pouvoir cuver en silence.

Action parfaitement inutile vu que même la sirène stridente n’avait pas entamé son « sommeil ». Se pourrait-il que ce soit lui qui ait désactivé les alarmes de proximité ? Le voyage quantique avait failli les envoyer dans un astéroïde à plusieurs millions de kilomètres par seconde.

Seul le système de sécurité anti-collision avait réagi, arrêtant net le vaisseau, déclenchant un enfer d’alarmes diverses et variées. Le vaisseau avait le nez quasiment dans l’astéroïde. Et complètement dans l’ombre. Pour l’instant elle n’avait rien à faire d’autre que d’attendre que la pilote résolve ce petit incident.

Cependant elle entendit, malgré le tintement de ses oreilles endolories par les hurlements électroniques, le son d’un vaisseau qui s’approchait. Un sifflement caractéristique mais léger, à peine perceptible. Elle quitta son siège pour aller voir le radar coté opérateur.

Les relents de vinasse l’en dissuadèrent de prime abord, mais elle se força malgré les haut-le-cœur. Un point apparaissait bel et bien sur le radar, à proximité du Constellation.

Marquage horaire : 5^7004^7003^700 minutes avant incident

« Bon je suis à proximité mais ils n’ont pas l’air de réagir. Des signaux de votre côté ? » Calasemin utilisait la radio sur un canal ouvert, au cas où ils entendraient quoi que ce soit.

« Les boucliers sont actifs, les réacteurs semblent fonctionnels et émettent encore un peu de chaleur, donc ce n’est pas une panne de carburant, d’énergie, ou d’air. Pas d’impact de missile, voir même de laser ou de balle de ce que j’en vois. Il n’est pas tout neuf, on a des traces de rouille, mais pas de fuite apparente. Identification automatique erronée. Peut-être un vaisseau volé ? On a pu observer que ça bougeait dans le cockpit, tu ne veux pas aller jeter un coup d’œil ? »

« Et me mettre juste devant leurs canons ? »

« Ils n’en ont pas. Du moins sur les réacteurs. Après pour les tourelles et les missiles je n’en sais rien, mais les racks ne sont pas déployés. Tu auras largement le temps de partir avant qu’ils s’activent. On les surveille pour toi.»

« Je me met en place. »

Quelques secondes passèrent.

« Je crois qu’ils ne m’ont même pas vu à cause de l’ombre de l’astéroïde. Leurs boucliers sont actifs ? »

« Complétement chargés même. »

« Je vais tirer un coup de semonce pour voir s’ils réagissent. »

Marquage horaire : 4^7003^7002^7001^7000^700 minutes avant incident

La biologiste essaya d’ouvrir la bouche pour parler, mais la nausée prit le dessus. Elle recula avant de reprendre son souffle.

« Je crois que nous avons un intrus relativement proche. Il se pourrait que … »

Sa phrase fut interrompue par l’impact de deux lasers sur le bouclier au niveau du cockpit. Le chef d’équipage partit immédiatement dans un rire démentiel : « Ils osent m’attaquer, moi l’être le plus grand de l’univers ! Je vais leur montrer à quel point je suis grand … majestueux … divin … oui divin ! Plus divin que … que … que …. L’Empereur lui-même !».

Tout en continuant de marmonner des propos incompréhensibles, il appuya sur la commande pour accéder à la tourelle. Ses yeux papillonnants, ses mains tremblantes, et son souffle court ne laissaient rien présager de bon sur son état.

Aurore se pencha à travers la verrière du cockpit, pour tenter de voir le vaisseau qui avait tiré. Elle aperçut le Dragonfly mais ne put voir « ce » qui le pilotait, à cause du manque de lumière, seul un signe de la main en guise de salut.

« Vasteen, on doit absolument bouger. S’ils sont plusieurs on ne fera pas le poids. » Elle se tourna vers la pilote, qui était en position fœtale sur son siège.

« Vasteen ? » demanda-t-elle à nouveau, posant une main qui se voulait rassurante sur son épaule. Cette dernière releva la tête et fixa Aurore. Ses joues luisaient de larmes, et ses pupilles complètement dilatées s’agitaient à la recherche d’un fantôme invisible. Aurore lui prit les deux épaules et la secoua brièvement. « Vasteen, il faut qu’on parte ! »

Johan était arrivé dans la tourelle. Il saisit les commandes et l’orienta vers l’intrus. Mais il s’arrêta dépité, en regardant ses mains, posées sur les commandes. Un stupide trou de mémoire venait d’envahir son esprit : quel bouton utilisait-on pour tirer ? Il en essaya plusieurs, incapable de se souvenir de ses entrainements pourtant relativement récents, et de l’évidence de la chose. Soudain un coup parti, et toucha de plein fouet le Dragonfly qui réagit immédiatement en entamant une manœuvre d’évasion plein gaz.

Un bruit sourd se fit entendre, et le vaisseau trembla. Le Carrack, ayant vu son éclaireur se faire attaquer, avait ouvert le feu.

La biologiste regarda l’écran d’interface et vit avec horreur les boucliers pratiquement vides.  Son sang ne fit qu’un tour. Saisissant Vasteen par les épaules elle la sortit de son siège.

Une seconde salve arriva, la gravité disparut. Aurore en profita pour lancer sa camarade à travers la pièce.

De son côté Johan avait redirigé la tourelle vers le Carrack et, avec une joie incommensurable, appuya sur le bouton. Des canons sortirent une superbe gerbe d’étincelles, qui n’eut pas plus d’effet qu’un pétard mouillé.

La tourelle du Carrack n’est pas décorative.

Instructeur de l'UEE

Le Carrack est un put*** de cigare blindé !

Sergent de l'UEE

Marine, ça c’est cool ! Signes ici.

Recruteur de l'UEE
Marquage horaire : 12 jours, 8 heures et 16^70015^70014^70013^700 minutes avant incident

« Repos, caporal. J’ai lu votre rapport. Vous êtes sûrs de votre inventaire ? »

« Oui Capitaine ! On nous a volé une paire de répéteurs lasers défectueux. Ils devraient être à l’atelier de réparation, mais n’ont jamais été reçus et ne sont pas présents dans les locaux. »

« Bien. Rien d’autre à signaler ? »

« Non. »

Le Capitaine arborait une moue dépitée. Mais qui pouvait bien s’amuser à voler une paire de lasers à peine assez efficaces pour brûler le bois des cibles d’entrainement, et défectueux de surcroit ?

Même pour une blague potache d’étudiant, ça ne valait pas le coup …

Marquage horaire : 4^7003^7002^7001^7000^700 secondes avant incident

Johan hurlait de rage sur les commandes. Quelque chose venait de se briser en lui, mais cela personne ne pouvait le voir dans sa cage de verre et d’acier que constituait la tourelle. Il sortit son Arclight et se leva, autant qu’il le pouvait dans cet espace confiné, et vida la batterie en direction du Dragonfly en une succession de tirs qui ne firent que laisser des traces sur la verrière.

La batterie vide, son arme désormais inutile, il lança le pistolet contre la paroi, et commença à taper du poing contre la verrière en hurlant. Il continua alors que l’alarme d’évacuation résonnait à travers tout le vaisseau, la seconde salve ayant touché des éléments vitaux.

L’opérateur se réveilla, alerté par la sirène d’évacuation. Il regarda son écran, et appuya sur une série de boutons, tout en grognant quelque chose. N’arrivant pas à éteindre l’alarme, il regarda sa bouteille, encore à moitié pleine. Ses yeux passèrent de l’écran à la boisson, puis inversement, et ce plusieurs fois de suite. Optant finalement pour le « nectar », qui finit au fond de son estomac, il se rendormit malgré les sons stridents.

Le Constellation accusa la troisième salve de tir sans rompre, mais des explosions commencèrent à apparaitre à sa surface. Sous l’effet de souffle il commença à dériver et à tourner sur lui-même lentement, comme un navire sombrant au ralenti. Une dernière salve arriva, il se brisa en deux, et explosa en un complexe puzzle de pièces déchirées ou fondues.

Boom

Constellation Taurus

« Vous étiez obligés d’avoir la main aussi lourde ? » demanda Calasemin via radio

« On a eu peur pour toi, on a … peut-être … un peu … sur-réagis ? » répondit la pilote.

« Peut-être … Scannez-moi tout cela, on a peut-être quelqu’un ou quelque chose à sauver. »

« Un instant. Pour l’instant je ne vois que de la merde. »

« Ton langage s’il-te-plait »

« Pardon, de la matière fécale animale. En grande quantité et en conteneur. Il faudrait prendre un manifeste sur l’un d’entre eux pour comprendre pourquoi il jouait les éboueurs. Je peux dire emmerdeurs ? »

« Quoi ? Ils transportaient du lisier, ou du purin ? »

« On dirait. Attends … J’ai aussi une source de chaleur provenant d’une capsule de sauvetage, on dirait qu’elle fuit. »

« Elle s’échappe ? »

« Elle laisse s’échapper de la chaleur et des gaz. »

« Faut vraiment que tu spécifies plus tes phrases par radio. Je vais la remorquer jusqu’à notre vaisseau. Autre chose ? »

« Des bouteilles de vin vides, une casquette militaire trouée, beaucoup de rouille et de trucs divers et inutiles. »

Calasemin approcha des coordonnées fournies, et aperçut immédiatement la capsule. Celle-ci ne semblait effectivement ni étanche ni isotherme, des panaches de gaz immédiatement gelés se perdant dans le froid de l’espace. Comme elle ne disposait pas de vitres, il tapa trois fois sur la porte. Trois coups, trois coups doubles, trois coups. Sos. Calasemin sortit un câble du treuil de la Dragonfly, et démarra doucement, pour ne rien arracher.

« Prenez vos armes, et attendez moi dans le hangar »

La capsule fut posée à plat dans le hangar du Carrack, ouverture face au mur, avec les quatre membres d’équipage armés, sécurité enlevée, prêt à faire face à tout danger. Calasemin leur fit signe, et alla ouvrir la capsule, tout en restant derrière. Il recula de deux pas et prononça d’une voix forte :

« Sortez doucement, sans gestes brusques et tout se passera bien. On ne vous veut aucun mal, mais si vous nous menacer nous n’hésiterons pas. »

Des tentacules de fumée blanche commençaient à sortir de la capsule, s’étirant sur le sol, comme un liquide visqueux qui essayait de se répandre au ralenti. Une voix frêle et bégayante répondit :

« P… P… Peux pas … T… Trop f… froid »

Calasemin reconnut immédiatement la voix « Aurore ? C’est toi ? »

« Ca… Cala ? »

« Rangez vos armes, allez me préparer la cellule médicale et des douches chaudes. »

« Pas de couvertures ? »

« On est censé les ramener à une température ambiante, pas les préserver du froid extérieur. Dépêchez-vous ! »

Calasemin était seul, suspendu au-dessus du vide spatial, dans la cabine du Carrack. Les autres étaient partis se coucher, et il était seul durant son quart. La journée avait été suffisamment mouvementée pour qu’il n’ait plus envie qu’il se passe quoi que ce soit. Il entendit un pas léger approcher.

« Désolé je ne peux pas quitter mon poste, tu peux prendre le siège de copilote si tu veux te rapprocher », ce qu’Aurore fit. Le siège avança dans la verrière sombre, où juste la lumière distante des étoiles et la faible lueur des tableaux de bord rendait l’ensemble moins noir.

« Ta compagnonne d’infortune va bien ? »

« Elle est hors de danger immédiat. Hypothermie sévère : engelures, léger œdème pulmonaire, troubles cardiaques. Mais elle a une fièvre qui ne part pas, et elle ne se réveille pas : il faudrait qu’elle aille à l’hôpital assez rapidement. »

« On ne peut pas aller en ville avec ce vaisseau, et les ambulances sont hors de prix. On passe par la base, on la transvase, et on repart. »

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